M. Di Mattia – Lancée à votre initiative en 2021, Monsieur le Ministre-Président, et destinée aux enfants francophones scolarisés de la sixième année primaire à la cinquième année secondaire, l’opération «Plaisir d’apprendre» vit sa troisième édition et rencontre un succès grandissant. Elle vise principalement à lutter contre le décrochage scolaire et social grâce à l’organisation d’une remédiation scolaire et d’activités culturelles et sportives. Les villes et communes wallonnes, qui constituent le niveau de pouvoir le plus apte à créer des liens et des partenariats entre les acteurs locaux, ont été impliquées dès le début. En Wallonie et à Bruxelles, les dernières statistiques font état de 56 communes participantes pour environ 1 600 enfants accueillis.
Pour l’édition 2023, un courrier reprenant les modalités d’adhésion et un courriel concernant l’appel à participation ont été adressés à 272 communes wallonnes et bruxelloises, la Communauté germanophone n’étant évidemment pas incluse. Ces communes avaient jusqu’au 31 mars 2023 pour s’inscrire sur la plateforme SUBside de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
À quelques jours de l’échéance pour l’envoi des décisions concernant l’octroi des subventions, combien de communes se sont-elles inscrites à l’opération «Plaisir d’apprendre» de cette année? Combien étaient-elles en 2022? Quels sont les moyens prévus pour cette troisième édition? Permettront-ils de financer équitablement l’ensemble des inscrits? Par ailleurs, au terme de la précédente édition, vous avez indiqué qu’aucune association de communes n’avait été enregistrée, ce qui est regrettable. De telles associations pourraient-elles être mises en avant pour susciter davantage l’intérêt des acteurs locaux dans les zones plus morcelées?
À titre de comparaison, l’opération «Été solidaire» rassemble aujourd’hui près de 200 communes, alors qu’à peine une trentaine de communes ont participé à sa première édition en 1994. Quels enseignements pourrions-nous tirer des méthodes employées par les organisateurs de cette opération pour démultiplier l’engouement vis-à-vis de l’opération «Plaisir d’apprendre»?
M. Jeholet – L’opération «Plaisir d’apprendre» se tiendra à nouveau durant les vacances de printemps et d’été 2023. L’opération a pour objectif d’inciter les communes à organiser, au bénéfice des enfants scolarisés entre la sixième année primaire et la cinquième année secondaire, des activités de remédiation et de soutien scolaires et de les coupler à des activités culturelles et sportives.
Les communes intéressées pouvaient s’inscrire à l’opération «Plaisir d’apprendre» jusqu’au 31 mars 2023 sur la plateforme SUBside de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les inscriptions sont désormais clôturées. Après analyse des dossiers, je proposerai, lors de la séance du 20 avril prochain du gouvernement, l’octroi des subventions aux communes. Monsieur le Député, je salue votre enthousiasme pour cette opération qui nous tient tous deux à cœur. Toutefois, vous comprendrez que je réserve la primeur des informations à mes collègues. Je ne manquerai pas de vous informer des décisions du gouvernement dès le 20 avril prochain.
Un montant de 592 000 euros est disponible pour l’organisation de cette troisième édition de l’opération «Plaisir d’apprendre». Il permettrait d’accueillir jusqu’à 4 228 enfants lors des différentes activités. Ce montant devrait suffire pour répondre aux demandes des communes inscrites.
Par ailleurs, je vous informe que deux communes hennuyères ont décidé de s’associer cette année. Les modalités d’organisation permettent des collaborations entre les communes, sans obligation toutefois. La volonté de mener des projets supra-communaux relève de l’autonomie communale. Je serais bien sûr heureux que davantage de communes s’associent pour participer à l’opération.
Il est sans doute vrai que le succès de l’opération «Été solidaire» s’explique par la simplicité du modèle. Je m’en suis d’ailleurs inspiré pour l’opération «Plaisir d’apprendre». Nous savons que beaucoup de communes critiquent aujourd’hui le nombre d’appels à projets et la complexité des dossiers à remplir. J’ai donc vraiment tenté de créer ici des collaborations avec les communes, basées sur la confiance et la loyauté. Je crois savoir que les communes apprécient cette simplicité.
Toutefois, les règles d’organisation des activités de remédiation et de soutien scolaire et des activités culturelles et sportives proposées simultanément impliquent une charge de travail plus conséquente que celle de l’opération «Été solidaire», qui consiste uniquement à engager et accompagner des étudiants jobistes. Cela nécessite donc une mobilisation supplémentaire des ressources humaines des associations culturelles et sportives dont le planning est déjà parfois bien chargé pendant les vacances.
Je suis cependant ouvert à toute suggestion d’amélioration et j’invite les communes à les formuler dans leurs rapports d’activités. Nous serons sans doute en mesure de dresser un bilan plus solide après ces vacances d’été. Certains ont suggéré de formaliser l’opération dans un décret. Je ne l’exclus pas, mais il est tout de même nécessaire d’attendre les résultats de la prochaine édition. Nous ne pourrons plus prétexter que les communes n’étaient pas au courant; elles auront simplement fait montre de leur volonté d’y participer ou pas. Nous ferons donc le point après les vacances.
M. Di Mattia – Monsieur le Ministre-Président, je vous remercie pour la clarté de vos propos, votre franchise et les principes avec lesquels vous entendez faire évoluer ce modèle. Effectivement, ce dossier me tient à cœur et est important pour beaucoup de gens. Lorsque vous avez fait cette proposition, certains y ont peut-être vu une opportunité liée à la sortie de la crise sanitaire. Pourtant, l’intention était autre. Les vacances scolaires constituent, pour les familles plus populaires, un temps particulièrement long, qui est déstructurant pour les enfants. Votre initiative est donc à saluer. Il serait formidable qu’elle soit coulée dans un décret. Comment faire en sorte que plus de communes y participent? J’imagine que vous y réfléchissez. Le tout est de trouver le bon équilibre avec ce qui se fait déjà dans les communes et les villes. Je serais ravi que vous me communiquiez les résultats après le 20 avril.
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