M. Di Mattia – Madame la Ministre, le port du casque n’est pas obligatoire en Belgique pour les cyclistes. Pro Velo soutient la liberté de chacun à opter ou non pour le port du casque, mais l’encourage vivement pour les jeunes enfants, les sportifs et les personnes âgées. Le développement des pistes cyclables, la sensibilité à l’écologie, le prix des carburants fossiles sont autant de raisons diverses qui augmentent le nombre de cyclistes sur nos routes. Selon les derniers chiffres de l’Observatoire bruxellois du vélo, en 2022, le nombre de cyclistes roulant à Bruxelles a augmenté de 43,7 % par rapport à l’année précédente. De plus en plus d’usagers portent un casque: 65 % d’entre eux le sont. Le casque de vélo n’est pas encore obligatoire, mais, en cas d’accident, il diminue le risque de lésion cérébrale de 85 %. Nous pouvons légitimement nous interroger sur les raisons pour lesquelles le port du casque n’est pas obligatoire pour les cyclistes, alors que cela semble couler de source.
Cependant, des associations de vélos indiquent que porter un casque donne un sentiment d’invulnérabilité et fait prendre des risques plus grands aux utilisateurs. Il a également été démontré que les automobilistes ont tendance à doubler de plus près les cyclistes casqués! Et surtout, rendre le port du casque obligatoire ferait baisser la pratique du vélo.
Je reste néanmoins convaincu qu’un cycliste averti en vaut deux. Pourriez-vous nous faire un état des lieux de l’obligation du port du casque lors des compétitions et les stages organisés par les fédérations de cyclisme, cyclotourismes et VTT en Fédération Wallonie-Bruxelles? Qu’en est-il pour les sorties en vélo organisées par les mouvements de jeunesse? Des campagnes de sensibilisation sont-elles organisées auprès de nos jeunes et des encadrants pour les sensibiliser au port du casque?
Mme Glatigny – Monsieur le Député, la Fédération cycliste Wallonie-Bruxelles (FCWB) m’informe que, dans ses clubs, le port du casque est généralisé dans les entraînements, sans disposition réglementaire. Il s’agit d’une mesure de bon sens et de sécurité. Cette contrainte est depuis longtemps intégrée par les pratiquants.
Lors des courses, qu’importe la discipline, l’Union cycliste internationale (UCI) impose le port du casque. Les activités des centres sportifs de l’ADEPS se déroulent obligatoirement avec le port du casque, celui d’une chasuble jaune et l’accompagnement est systématiquement doublé. La question du port du casque à vélo est bien évidemment primordiale, surtout dans un cadre récréatif, familial ou pour des besoins de mobilité. Toutefois, cette compétence ne relève pas de la Fédération Wallonie-Bruxelles, mais du ministre fédéral de l’Intérieur, mais je pense que le sens de votre question était de rappeler notre engagement commun à promouvoir le port du casque auprès des jeunes.
M. Di Mattia – Madame la Ministre, je vous remercie pour votre réponse. Dans la partie finale de votre intervention, vous rappelez votre engagement en faveur de la sécurité des jeunes. Je voudrais ajouter une remarque de bon sens. Si la pratique fait en sorte qu’une écrasante majorité de cyclistes le porte déjà, nous pourrions peut-être aller plus loin et envisager une proposition sur le plan interfédéral, pour avancer.
Vous ne m’avez pas répondu sur les mouvements de jeunesse. Il est possible que la situation soit beaucoup plus variable. C’est sans doute dans cette direction que l’effort le plus important, dans les compétences qui sont les vôtres, pourrait être porté. Vous disposez peut-être d’éléments de réponse qui n’ont pas été donnés. C’est sur les mouvements de jeunesse que nous devons nous concentrer. Je pourrais peut-être revenir avec une autre question, voire une question écrite, mais cela me semble être un élément important, en partant du principe que vous partagez avec nous cette préoccupation qui relève également d’autres niveaux de pouvoir.
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