M. Di Mattia – Madame la Ministre, d’après des témoignages d’enseignants, les épreuves du certificat d’études du premier degré de l’enseignement secondaire (CE1D) auraient été particulièrement faciles cette année, voire comparables à des examens de niveau primaire. Certains enseignants rapportent que des élèves en difficulté depuis deux ans et ayant eu des résultats insuffisants tout au long de l’année ont réussi l’épreuve de français du CE1D sans difficulté apparente. Le niveau des épreuves de langue aurait également été inférieur aux attentes habituelles.
Cette facilité supposée des épreuves externes préoccupe certains professeurs qui soulignent que les examens ne doivent pas simplement garantir la réussite des élèves, mais aussi évaluer leurs compétences acquises.
Certes, il ne s’agit que de témoignages, qui doivent être relativisés. Certains affirment néanmoins qu’il y aurait eu un nivellement par le bas dans les questions posées lors de cette session par rapport aux années précédentes.
Face à ces inquiétudes, Madame la Ministre, pourriez-vous rappeler comment le niveau des épreuves du CE1D est déterminé et évalué chaque année? Quelles sont les mesures prises pour assurer un niveau cohérent par rapport aux années précédentes? Quelles garanties pouvez-vous fournir pour que les épreuves restent en adéquation avec les compétences attendues des élèves durant l’année scolaire? Existe-t-il une méthode pour objectiver le processus d’évaluation des épreuves externes?
Par ailleurs, les données dont vous disposez à ce stade permettent-elles d’observer une augmentation du taux de réussite dans les épreuves décriées de français et de langues? Plus généralement, pourriez-vous dresser un bilan des résultats obtenus pour l’épreuve externe du premier degré?
Je me fais ici l’écho d’un certain nombre de préoccupations que je ne partage pas forcément, mais qui mettent en doute la cohérence avec laquelle sont élaborées ces épreuves.
Mme Désir – Monsieur le Député, les épreuves du CE1D sont conçues afin de permettre l’évaluation de la maîtrise des compétences attendues dans les disciplines concernées, telles que définies dans les socles de compétences toujours actuellement en vigueur.
Les groupes de travail qui sont à l’origine de ces épreuves sont constitués de membres de l’inspection et de l’administration, de conseillers au soutien et à l’accompagnement et d’enseignants des matières concernées.
Lorsque la première version d’une épreuve a été réalisée, elle est testée auprès d’un échantillon de 250 élèves afin, en fonction d’indices statistiques, de s’assurer que le libellé des questions est bien compréhensible.
Le niveau des épreuves ne varie pas d’une année à l’autre. Elles sont toujours conçues pour permettre de vérifier que les socles de compétences ont bien été acquis par les élèves.
La commission des évaluations coordonne tous ces travaux, et ce, pour l’ensemble des évaluations externes, certificatives ou non.
Concernant les résultats des épreuves du CE1D de juin 2023, les données sont toujours en cours de collecte auprès des établissements. Il est donc prématuré de tirer un quelconque bilan en termes de taux de réussite. Les résultats seront néanmoins communiqués dès que possible. Généralement, cela se passe chaque année dans le courant du mois d’octobre.
Il n’y a certainement pas d’instruction de nivellement des épreuves par le bas. Nous devons répéter ce processus d’année en année. Je ne conçois pas les épreuves et je ne donne aucune instruction. Ce sont bien des professionnels qui sont chargés de leur conception et qui s’assurent qu’elles soient d’un niveau équivalent chaque année.
M. Di Mattia – Madame la Ministre, vos propos sont clairs et de nature à rassurer toute personne qui voudra bien les entendre.
Il n’empêche que toute épreuve peut être entachée de biais. Je pense à la population-test à partir de laquelle les épreuves sont validées. Nous pouvons imaginer que les effets de la crise sanitaire soient passés par là.
Nous en reparlerons certainement au mois d’octobre, lorsque les données seront connues.
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