M. Di Mattia – L’opération «Plaisir d’apprendre» a eu lieu cette année pendant les vacances de printemps. L’objectif reste toujours d’encourager les communes à organiser des activités de remédiation et de soutien scolaires pour les enfants scolarisés entre la sixième année primaire et la cinquième année secondaire, en les combinant avec des activités culturelles et sportives.
En réponse à une précédente question parlementaire, Monsieur le MinistrePrésident, vous m’avez indiqué qu’un montant de 592 000 euros avait été débloqué pour financer la troisième édition de cette opération, ce qui représente une augmentation d’environ 50 %. Vous avez alors indiqué qu’une évaluation spécifique serait menée à l’issue des vacances d’été. Je souhaite à présent connaître le bilan de la dernière opération en date et clarifier avec vous les objectifs et modalités des procédures.
Dès lors, combien d’enfants ont participé à la troisième édition de l’opération «Plaisir d’apprendre»? Quels sont les retours des communes participantes? La remise d’un rapport d’activités est-elle prévue? Disposez-vous à ce jour de données relatives aux retombées observées après les précédentes éditions de l’opération «Plaisir d’apprendre», en termes de performances scolaires et de participation active des enfants? Dans le cadre de cette opération, vous semble-t-il opportun, à terme, de déterminer des objectifs spécifiques en lien avec la remédiation et le soutien pédagogique en fonction du degré hétérogène de scolarisation des enfants participants?
Récemment, j’ai lu un article lançant un cri d’alerte sur les difficultés à trouver des stages pour les nombreuses familles les plus modestes que compte la Fédération Wallonie-Bruxelles, et ce, tant pendant les vacances d’été que pendant les autres périodes de vacances scolaires. Je souhaite dès lors mettre ma question orale en lien avec ces difficultés.
M. Jeholet – La troisième édition de l’opération «Plaisir d’apprendre» a démarré lors des vacances de printemps, mais elle se prolongera au cours des vacances d’été. Il me paraît donc prématuré de tirer un quelconque bilan à ce stade. Les rapports d’activités devront d’ailleurs être publiés le 31 octobre 2023, quel que soit le moment où les activités se sont déroulées. Les données relatives aux inscriptions sont en revanche disponibles. Cette année, 59 communes participent à l’opération. Quelque 362 880 euros de subventions leur ont été octroyés, ce qui permettra d’accueillir 2 592 enfants. Quatre communes ont ainsi annoncé avoir organisé des activités durant les vacances de printemps; huit durant les vacances de printemps et d’été; les 47 autres uniquement durant les vacances d’été.
Pour l’heure, aucune donnée relative aux retombées de l’opération «Plaisir d’apprendre» n’est disponible. Toutefois, comme je l’ai déjà évoqué dans cette commission, les échos des communes sont positifs. Les communes soulignent régulièrement l’utilité des activités de remédiation et de soutien scolaire. Elles apprécient grandement le couplage avec des activités sportives et culturelles, d’autant que celles-ci sont organisées de façon équitable. De plus, les enfants participant à l’opération «Plaisir d’apprendre» sont issus de milieux distincts et connaissent différentes problématiques d’acquisition des apprentissages. Il ne me semble dès lors pas opportun de fixer des objectifs spécifiques pour la remédiation et le soutien scolaire. L’objectif premier doit en effet être de répondre aux besoins individuels de chacun de ces enfants.
Par ailleurs, les modalités d’organisation actuelles de l’opération «Plaisir d’apprendre» ne me semblent pas entraver le déroulement simultané des activités. Assez simples, ces modalités répondent aux demandes des communes promotrices de l’opération.
S’agissant des collaborations entre communes, il me paraît important de laisser la priorité à l’autonomie communale. Dans le cadre de l’opération «Plaisir d’apprendre», ces collaborations sont permises et encouragées par la simplification des démarches. Celles-ci ne doivent être réalisées qu’une seule fois pour toutes les communes associées. Force est toutefois de constater que l’engouement n’est pas au rendez-vous. Seules deux communes collaboreront cette année. Je regrette ce constat, même si je me réjouis de la participation de 59 communes. Compte tenu des problèmes que rencontrent les enfants, le nombre de communes qui participent à l’opération reste trop faible. Enfin, une quelconque discrimination entre les enfants est inimaginable. L’égalité de traitement reste évidemment la règle. En cas de non-respect de cette dernière, le remboursement de la subvention peut être réclamé.
M. Di Mattia – Le rapport et les résultats seront donc disponibles dans quelques mois. J’aurai donc l’occasion de revenir sur ce dossier, Monsieur le Ministre-Président. Je salue cette opération pour les raisons que j’ai évoquées: les pouvoirs publics mettent des moyens à disposition de sorte que les enfants issus de tous les milieux puissent bénéficier d’activités durant les temps libres. Ce saut qualitatif est plus facile à évoquer qu’à mettre en œuvre et je ne me permettrai donc pas de donner de leçon. Il existe de nombreuses manières d’agir sur le terrain et ce saut qualitatif consisterait à faire en sorte que votre opération – elle touche actuellement 59 communes qui deviendront peut-être 80 ou plus dans un an ou deux – puisse se greffer à des activités existantes. Je sais que vous avez ouvert la porte à ce sujet, mais c’est à ce niveau que des difficultés subsistent.
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