M. Di Mattia – WBI, qui pilote le plan de relance pour les acteurs culturels de la Fédération Wallonie-Bruxelles, est accompagné de cinq agences spécialisées en design, en théâtre, en images, en musique et en architecture.
Parallèlement aux mesures prioritaires qui sont prévues pour le secteur des lettres et du livre et qui concernent l’accès aux nouveaux marchés et à l’exportation ou la mobilité internationale, la consultation par WBI des secteurs artistiques et culturels a débouché sur diverses mesures visant un meilleur soutien financier de la mobilité internationale et du secteur de l’architecture. En plus des matières couvertes par les agences spécialisées, WBI compte faire de 2023 l’année prioritaire pour les filières innovantes, à savoir le théâtre jeune public et les spectacles humoristiques.
Monsieur le Ministre-Président, plus d’un an et demi après le plan de relance des acteurs culturels, quel état des lieux faites-vous de la diffusion internationale des acteurs culturels de la Fédération Wallonie-Bruxelles? L’enveloppe budgétaire de 3 965 000 d’euros répond-elle aux objectifs initiaux? Quel en est l’actuel taux de consommation? Les mesures seront-elles prolongées au-delà de 2023?
La dimension transversale de certaines mesures a-t-elle permis la création de nouveaux partenariats en Belgique francophone et à l’international? Quel est le résultat des évaluations menées avec les acteurs des secteurs artistiques et culturels? Quelles connexions ont-elles été établies avec les priorités du contratcadre de la filière du livre? Comment les mesures prévues ont-elles été optimisées? Plus largement, quelles sont les prochaines initiatives prises concernant ce contrat-cadre?
M. Jeholet – Messieurs les Députés, vos questions me permettent de faire une nouvelle fois le point sur le plan de relance des acteurs culturels de la Fédération Wallonie-Bruxelles grâce à la diffusion internationale. Ce plan a été approuvé par le gouvernement à mon initiative.
Pour rappel, ce plan a été construit comme une action en plusieurs temps, afin de tenir compte au mieux de l’évolution des effets de la crise sanitaire sur le plan international. En juillet 2021, le gouvernement a d’abord approuvé les orientations des deux premiers axes du plan: d’une part, le renforcement des mécanismes existants; d’autre part, le développement de mécanismes complémentaires face aux difficultés du déploiement international des artistes et opérateurs culturels à la suite de la crise sanitaire. Ces mesures restent en vigueur jusqu’à la fin de cette année. C’est sur cet aspect qu’a porté la communication de WBI en ce début d’année. Il s’agit donc de la continuation normale de la mise en œuvre du plan approuvé par le gouvernement. Il ne s’agit donc pas d’un nouveau plan qu’auraient lancé WBI ou les agences.
En novembre dernier, le gouvernement a validé les thèmes autour desquels se déploiera le troisième et dernier axe du plan. Cet axe est pensé comme une opportunité de lancer de nouveaux projets ou partenariats. L’attention sera portée sur plusieurs points: les filières innovantes et l’humour; l’attention portée aux lieux ou événements internationaux qui présentent un fort potentiel pour les opérateurs du théâtre jeune public, du cirque et des arts de la rue; et le livre. Les projets dans le domaine du livre s’inscrivent dans la logique de notre partenariat conclu récemment avec la région des Hauts-de-France. S’y ajoute également le financement des mesures internationales du contrat-cadre pour la filière du livre.
S’agissant des filières innovantes, l’objectif est de permettre un soutien des partenaires dont les projets portent sur le développement de nouvelles approches de création, de production ou de diffusion grâce aux technologies numériques. Certaines modalités de l’opérationnalisation du troisième axe sont en cours de finalisation par WBI, ses agences et, donc, les secteurs concernés. Elles seront communiquées en temps utile.
La concertation avec les opérateurs avait débuté durant l’année 2020, principalement par le biais des agences culturelles et de WBI. Il est important d’être au plus près des besoins des secteurs concernés et d’oser lancer des projets inédits.
Sur le plan budgétaire, 2,6 millions d’euros sont réservés aux premier et second axes, alors que le troisième axe bénéficie d’un apport d’un million d’euros. Le financement des mesures internationales du contrat-cadre pour la filière du livre s’élève quant à lui à 360 000 euros.
Concernant le contrat-cadre 2022-2027 pour la filière du livre, les connexions sont plus que directes puisque les mesures relatives à l’internationalisation de cette filière ont été élaborées par le Service général des lettres et du livre (SGLL), en concertation avec WBI, et ce, sur la base d’une vaste consultation des professionnels du secteur. Parmi ces mesures figurent, d’une part, le soutien à l’achat de droits ou à la traduction d’un ouvrage pour les maisons d’édition qui souhaitent internationaliser leur catalogue et, d’autre part, le renforcement de la mobilité qui permettra, en 2023, de soutenir les éditeurs qui participent à des salons internationaux dans lesquels WBI assure une présence collective. Les réflexions sont en cours avec les partenaires concernés en ce qui concerne la diffusion et la distribution.
Je citerai aussi le label «Lisez-vous le belge?» qui a connu un franc succès en 2022 grâce à l’introduction de son slogan. La campagne sera diffusée encore plus largement en 2023.
Comme vous le constatez, Messieurs les Députés, j’accorde une grande importance à ce plan, qui contient un grand nombre de mesures touchant à un large champ du paysage culturel. Je ne répéterai jamais assez que les citoyens ont besoin de culture et que la culture a besoin des citoyens. Ce plan veut être le catalyseur de ce message au niveau international. Pendant la crise sanitaire, nous avons continué à soutenir la création culturelle. Nous devons désormais soutenir la diffusion de la culture, aussi bien en Fédération Wallonie-Bruxelles qu’à l’international.
M. Di Mattia – Monsieur le Ministre-Président, vos réponses sont parfaitement claires. Nous sommes tout à fait d’accord en ce qui concerne la stratégie: c’est bien à la diffusion qu’il faut désormais être attentif.
Je suis notamment rassuré par rapport aux opérateurs du secteur du livre, que j’ai d’ailleurs consultés en amont de la réunion de ce jour et dont la position est également rassurante.
Par contre, vous n’avez pas abordé le budget consommé, mais j’imagine que les choses suivent leur cours sans trop de problèmes. Toutefois, je ne suis pas certain qu’un budget de 360 000 euros soit suffisant pour atteindre les objectifs visés. C’est un premier pas important, mais le rayonnement de notre secteur culturel mérite un soutien adéquat. Il n’en demeure pas moins que j’approuve totalement vos ambitions dans ce domaine.
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