M. Di Mattia – Lors de précédents échanges sur l’orientation positive vers les filières STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), nous avons rappelé la difficulté d’appréhender les raisons pour lesquelles les jeunes filles se détournent de ces filières malgré de meilleurs résultats globaux que leurs homologues masculins. Madame la Ministre, vous espériez dès lors pouvoir relancer le sous-chantier dédié à l’élaboration d’une stratégie de prise en compte des STIM dans l’approche éducative de l’orientation du Pacte pour en enseignement d’excellence, afin de définir la visée éducative à poursuivre et l’équilibre le plus opportun entre les compétences, qu’elles soient plus disciplinaires ou plus transversales. À ce sujet, vous regrettiez la faible mobilisation régionale sur cette question dans le cadre du développement de la nouvelle mouture de la filière qualifiante.
Madame la Ministre, à la lumière du rapport édité par l’ASBL Agir pour l’enseignement, dont les conclusions ont récemment été partagées, quelle est la stratégie générale à définir pour une meilleure coordination entre les niveaux de pouvoir dans la prise en compte des filières STIM dans l’enseignement qualifiant? Des discussions entre les parties ont été programmées depuis la publication du rapport. Le cas échéant, les synergies à développer avec les centres de technologie avancée (CTA) et les centres de compétence dans le cadre du nouveau parcours qualifiant et dans la continuité du nouveau tronc commun polytechnique ont-elles été discutées? Le rapport apporte-t-il des clarifications?
Depuis nos derniers échanges, la question de la prise en compte des STIM dans l’approche éducative a-t-elle été remise à l’agenda des travaux des chantiers nos 4 et 5 du Pacte, relatifs au développement de l’approche positive de l’orientation et de l’enseignement qualifiant comme filière d’excellence? Un sous-chantier spécifique sera-t-il créé prochainement?
Mme Désir – La Fédération Wallonie-Bruxelles a tout à gagner à viser une approche plus inclusive des STIM, car la sous-représentation des femmes dans certaines filières ne doit pas être considérée comme un problème uniquement féminin, mais bien comme un problème sociétal. Nos actions doivent notamment s’inscrire dans la production d’outils d’orientation s’adressant tant aux filles qu’aux garçons, envisager des outils d’action destinés aux enseignants et aux enseignantes, de manière à enrichir la réflexion à l’égard des STIM, en considérant la question du genre, mais aussi en luttant contre toute forme d’inégalité. Le gouvernement s’y emploie au travers de différentes réformes en cours. Les choix d’orientation des jeunes ne peuvent plus être limités par des stéréotypes. Il s’agit de garantir une forme de justice sociale, à laquelle l’école doit évidemment participer.
Valoriser les compétences transversales dans ces matières au niveau du tronc commun et, à terme, dans la nouvelle mouture de la filière qualifiante, nécessite une mobilisation de tous les acteurs de l’enseignement, de la formation professionnelle et de l’emploi. Comme je l’ai indiqué en décembre dernier, le souschantier pour lequel je plaide est dédié à l’élaboration d’une stratégie de prise en considération des STIM dans l’approche éducative de l’orientation. Il nécessitera de travailler en amont sur la question de la visée éducative poursuivie à travers l’éducation aux STIM. Faut-il développer des compétences foncièrement disciplinaires ou davantage transversales? La réponse la plus adéquate à cette question résulte sans doute d’un équilibre délicat à trouver entre ces deux visées.
La prise en considération des besoins concernant l’accès des élèves de l’enseignement qualifiant aux centres de compétences fait partie des défis, d’un point de vue tant pédagogique qu’organisationnel. Ces éléments feront partie des critères que j’ai retenus dans les discussions qui porteront sur le futur accord de coopération entre la Région wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles relatif à l’équipement mis à disposition dans le cadre de la refondation de l’enseignement qualifiant et à la collaboration entre les CTA et les centres de compétence.
M. Di Mattia – Madame la Ministre, je comprends de votre réponse que ces négociations sont en cours. Je pense avoir également compris toute l’importance de la matière. En effet, cet aspect est primordial pour dégager un sous-chantier. Par ailleurs, les équipements seront déterminants dans la future filière qualifiante, qui fera l’objet d’une prospection dans quelques années. Nous serons très attentifs à ce futur accord de coopération, que nous attendons avec impatience.
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