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MOBILITÉ INTERNATIONALE DES ÉTUDIANT.E.S

M. Di Mattia – Madame la Ministre, la Fédération WallonieBruxelles a récemment approuvé un projet de décret modifiant le Fonds d’aide à la mobilité étudiante (FAME). Ce programme bénéficiant de 3,1 millions d’euros permet aux étudiants francophones de l’enseignement supérieur et aux jeunes diplômés de réaliser un stage ou un cursus scolaire temporaire à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Union européenne. Au mois de décembre dernier, j’ai interrogé le ministre-président à propos des programmes de mobilité internationale destinés aux étudiants, notamment les programmes britanniques Turing Scheme et Taith, qui proposent des flux de mobilité entrants et sortants, ainsi qu’au sujet des actions de Wallonia-Brussels Campus (WBCampus) pour soutenir l’attractivité de notre enseignement supérieur auprès des étudiants britanniques.


Récemment, à l’occasion de la nouvelle édition de «Casa Valonia», dédiée cette année aux industries culturelles et créatives, le gouvernement a exprimé son souhait d’encourager l’internationalisation des études. Rappelons que la Fédération Wallonie-Bruxelles consacre un budget de 125 000 euros aux universités et hautes écoles qui participent aux alliances entre les universités européennes. À titre d’exemple, en presque dix ans, le programme «Erasmus+» a séduit plus de 60 000 jeunes et a permis à la Fédération Wallonie-Bruxelles d’obtenir 191 millions d’euros de subsides européens pour ce dispositif.


Après les différentes crises, les nouvelles demandes de mobilité sont en hausse, mais les témoignages à propos des coûts exorbitants auxquels sont désormais soumis les étudiants, notamment pour des programmes au Royaume-Uni, se multiplient aussi dans la presse.


Madame la Ministre, disposez-vous d’une estimation de l’évolution globale des coûts liés à la mobilité des étudiants et, surtout, de la différence non couverte par une bourse ? Estimez-vous que l’augmentation récente des moyens alloués est réellement suffisante pour endiguer l’inflation des coûts, notamment ceux liés au logement? Qu’en est-il de l’utilisation budgétaire pour la mobilité étudiante hors Europe ? Envisagez-vous des moyens complémentaires pour les destinations les plus critiques ?


En termes de mobilité entrante, quels sont les résultats des actions entreprises par WBCampus ? De manière plus générale, comment évaluez-vous les collaborations entre les différents programmes internationaux de mobilité étudiante? Au-delà des montants déjà connus, quelles sont vos priorités pour l’internationalisation des études ?


Mme Glatigny – Au-delà des fonds du Programme «Erasmus+», le soutien à la mobilité étudiante en Fédération Wallonie-Bruxelles passe principalement par l’enveloppe du Fonds d’aide à la mobilité dans l’enseignement supérieur (FAMES), qui succède au Fonds d’aide à la mobilité étudiante (FAME). Cette enveloppe a été refinancée à hauteur de 1,5 million d’euros en 2022, comme nous en avons discuté lors des débats sur le décret du 12 janvier 2023 modifiant le décret du 19 mai 2004 instituant un fonds d’aide à la mobilité étudiante au sein de l’espace européen de l’enseignement supérieur et d’autres dispositions en matière de mobilité étudiante.


Ce fonds permet avant tout de financer plus de mobilités d’étudiants, en priorité vers les autres Communautés et les pays tiers non associés au Programme «Erasmus+», c’est-à-dire en dehors de l’Union européenne. Grâce au refinancement, les allocations issues du FAMES ont doublé ces deux dernières années pour s’aligner sur celles du Programme «Erasmus+». Cela permet réellement à tous les étudiants de partir à l’étranger et de faire face à l’inflation des coûts, les allocations du Programme «Erasmus+» ayant été indexées. Précédemment, les bourses du FAMES étaient comprises entre 250 et 400 euros par mois; ainsi, seule une minorité d’étudiants, la plupart soutenus par leurs parents, pouvaient partir à l’étranger. Aujourd’hui, ces montants varient entre 540 et 1 000 euros par mois. Des forfaits visant des voyages additionnels conséquents sont aussi désormais prévus pour les étudiants moins favorisés. C’est une belle évolution.


En 2023, 70 % des demandes introduites dans le cadre du FAMES ont été satisfaites, contre 90 % pour les demandes liées au Programme «Erasmus+». Cela montre qu’en réalité, aucun des fonds ne permet de couvrir la totalité des demandes des étudiants, qui sont toujours plus nombreuses. Néanmoins, la Fédération Wallonie-Bruxelles n’a pas à rougir du refinancement apporté à ces mobilités au cours de la présente législature.


Nous ne disposons pas de statistiques concernant les coûts globaux des mobilités étudiantes; ces coûts peuvent être très différents d’un pays à l’autre. Par ailleurs, le rapport d’activité de 2022 de WBCampus fait état de 18 accords académiques de collaboration signés dans le cadre de l’ensemble des missions organisées. Près de 1 500 étudiants internationaux ont ainsi été rencontrés sur les salons de promotion de l’enseignement supérieur et 67 subventions ont été accordées à nos établissements d’enseignement supérieur pour qu’ils participent à des missions de renforcement de leur attractivité sur la scène internationale.


Concernant l’évolution des collaborations entre établissements, il ne m’appartient pas d’évaluer l’impact de ces activités, qui sont intimement liées à la liberté académique des établissements d’enseignement supérieur. Néanmoins, l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) encourage l’auto-évaluation des partenariats internationaux au travers de son nouvel outil, baptisé ParQua (Partnership Quality Assessment Tool). Ce dernier a été conçu pour être adapté à une gamme diversifiée de partenariats, comme des accords de mobilité, des partenariats stratégiques ou encore des conventions de co-diplomation. Il vise à évaluer les relations partenariales et à inciter une démarche de réflexion à leur sujet. Des échanges peuvent ainsi être organisés au sein de la commission des relations internationales de l’ARES.


Par ailleurs, la présidence belge du Conseil de l’Union européenne débutera dès le 1er janvier 2024; ce sera l’occasion de faire état de ces avancées et des soutiens concrets apportés par le gouvernement en matière d’internationalisation de l’enseignement supérieur, mais aussi de poursuivre une intégration renforcée de nos systèmes d’enseignement supérieur. Dans ce contexte, je présiderai, au mois de février 2024, un conseil ministériel informel consacré à la mobilité étudiante. J’ai bien l’intention d’orienter les discussions vers les incitants mis en place par les différents pays dans ce domaine et vers les obstacles à la mobilité étudiante, encore trop nombreux entre les États membres de l’Union européenne.


M. Di Mattia – Madame la Ministre, je salue avec vous les efforts financiers importants consentis en faveur de la mobilité étudiante durant cette législature. Toutefois, nous nous trouvons dans un contexte d’inflation particulièrement élevée; ce n’est d’ailleurs pas par hasard que j’ai mentionné l’exemple des logements au Royaume-Uni. Il est donc interpellant que les coûts liés aux mobilités étudiantes ne fassent l’objet d’aucune évaluation.


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