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LES RUES SCOLAIRES

M. Di Mattia – Madame la Ministre, inaugurées en 2018, les expériences pilotes positives des rues scolaires se multiplient aux abords des écoles, en fonction du cadre dans lequel elles se situent, et procurent davantage de sécurité pour les usagers quotidiens de ces voiries. Dans la pratique, seuls les vélos et les personnes se déplaçant à pied sont autorisés à circuler dans la zone délimitée par des barrières clairement identifiées durant une période définie.


À titre d’exemple, depuis la mi-mai, la Ville de La Louvière réédite une phase test durant près de trois mois pour la mise en place de deux rues scolaires jusqu’au 7 juillet, date de la fin de l’année scolaire comme vous le savez.


À plusieurs reprises, vous avez clairement identifié des aspects dépassant le cadre de la sécurité routière, et qui participent à l’amélioration de la convivialité, de la qualité de l’air et de la qualité de vie aux abords des écoles.


Disposez-vous d’un cadastre des rues scolaires en Wallonie ? À défaut, avez-vous la volonté d’en disposer à brève échéance ? Quelle est votre évaluation des expériences pilotes ? Envisagez-vous un dispositif définitif ? À quelle échéance ?


Quels sensibilisation et accompagnement au dispositif sont proposés par l’équipe du SPW Mobilité et Infrastructures auprès des communes et des chefs d’établissements scolaires ?


Enfin, comptez-vous mettre en place un subventionnement spécifique pour la sensibilisation à la sécurité routière dans les rues scolaires qui pourrait être couplé aux moyens accordés par les plans d’investissements communaux ? Je vous remercie d’ores et déjà pour les éléments de réponses.


Mme De Bue – Monsieur le Député, je tiens à clarifier le propos : le dispositif de la rue scolaire répond à une possibilité prévue par le Code de la route. Ce dispositif n’est pas instauré en qualité d’expérience pilote. Il fait partie des différents outils permettant d’améliorer la sécurité routière, la convivialité, la qualité de l’air et de vie aux abords des écoles.


Au même titre que les autres outils, le choix de la rue scolaire doit reposer sur un diagnostic qui indiquera si cette option constitue bien le dispositif le plus adapté à la situation et aux besoins spécifiques.


Vous évoquiez La Louvière ; je peux vous indiquer que, par exemple, à Nivelles, nous avons également deux rues scolaires. Il y a eu véritablement un travail de diagnostic en amont ainsi que de partages d’informations et d’expériences puisque ce n’est pas uniquement la commune ; ce sont la commune, l’école, mais aussi l’association des parents et le quartier, qui ont été consultés.


C’est sur cette base, et donc au cas par cas, qu’une évaluation des avantages et inconvénients de la mesure doit être menée avant de l’envisager.


Vous comprendrez, Monsieur Di Mattia, que dans ce contexte où la rue scolaire peut représenter une solution parmi d’autres et qu’elle doit être examinée, un cadastre des rues scolaires avec une cartographie ou une répartition géographique de celles-ci n’est pas établi et que la généralisation de la rue scolaire n’est pas recommandée.


Elle ne semble d’ailleurs pas susciter un engouement particulier de la part des communes puisque entre 2019 et 2022, l’administration comptabilise seulement une quarantaine de dossiers d’approbation d’une rue scolaire.


Devant ces constats, il me semble plus prioritaire de sécuriser les chemins permettant d’accéder aux écoles, et ce, notamment par l’aménagement de trottoirs et d’accotements stabilisés suffisamment larges permettant aux enfants et à leurs proches de se rendre à l’école en toute sécurité, car empruntant une voie réservée.


Vous n’ignorez pas qu’une source de danger pour ces piétons est souvent générée par des véhicules en stationnement obligeant les écoliers à marcher sur la chaussée ou à la traverser sans que la route ne le prévoie ainsi que par des situations les exposant à un danger et qui se situent en amont des rues scolaires.


De plus, il peut parfois être judicieux d’améliorer l’éclairage ou simplement de modifier le sens de circulation, voire de créer une zone de rencontre.


Par ailleurs, n’oublions pas que le dispositif de rue scolaire est assez contraignant puisqu’il nécessite de gérer quotidiennement des barrières durant les heures d’entrées et sorties de l’école, et ce, de part et d’autre de la rue.


Il n’en demeure pas moins que, s’agissant de la sensibilisation aux rues scolaires, le SPW Mobilité et Infrastructures communique régulièrement sur les opportunités qu’offre cette solution de régulation de la circulation dans le cadre de l’évolution vers une mobilité plus durable. Il met à disposition des gestionnaires de voiries et des professionnels de la sécurité routière un site internet, appelé la sécurothèque, source de nombreuses informations techniques sur les aménagements favorables aux piétons et aux enfants. En outre, les communes sont de plus en plus dotées de conseillers en mobilité – les CeM – bien informés de ce dispositif.


Enfin, je rappelle qu’au sein du SPW Mobilité et Infrastructures, des professionnels offrent un service aux acteurs de terrain comme les chefs d’établissements scolaires et les communes. Par ce rôle d’accompagnement, ces agents répondent aux questions et fournissent les renseignements nécessaires.


Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’indiquer, le dispositif de rues scolaires étant une solution parmi d’autres et à examiner suivant le site concerné, il ne donne pas accès à des subventions spécifiques.


Les communes peuvent déjà, comme vous l’indiquez, Monsieur Di Mattia, procéder à des aménagements des abords d’école dans le cadre des plans d’investissement communaux.


M. Di Mattia – Je voudrais vous remercier, Madame la Ministre, pour la clarté de vos propos et pour votre positionnement, puisque vous avez été on ne peut plus clair à ce sujet. Je souhaite néanmoins apporter quelques nuances par rapport à ce dispositif.


Comme vous l’indiquez, ce n’est pas une expérience pilote ; mes propos sont malheureux par rapport à cela, vous avez raison. Par contre, ils sont bel et bien – sans doute dans pratiquement toutes les communes j’imagine, en tout cas celles d’une certaine importance – basés sur un diagnostic local. Que ce soit à La Louvière, à Nivelles ou dans d’autres localités d’une certaine importance – c’est le cas à La Louvière et dans deux autres grandes villes hennuyères –, quelqu’un est chargé de ce genre de diagnostic reprenant l’ensemble des paramètres que vous avez évoqués pour faire en sorte de créer un îlot. Ce qui fait que ce dispositif ne rencontre sans doute pas le succès qu’il mérite – je ne suis pas favorable à une généralisation à tout craindre, mais une extension plus importante peut-être très intéressante, surtout en milieu urbain très fréquenté –, c’est que le dispositif est lourd.


Vous l’avez vous-même évoqué dans la deuxième partie de votre réponse : se charger des barrières, les ouvertures, les fermetures est un dispositif très contraignant et très coûteux en personnel. C’est sans doute là que le bât blesse. Cela mérite une plus grande réflexion là où c’est possible, là où certaines communes d’une certaine importance peuvent se permettre des dispositifs d’une telle sécurité. Cela permet aussi de facto et oblige à un stationnement plus loin que les abords des écoles.


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