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LES FAIBLESSES WALLONNES EN TERMES DE TRANSITION NUMÉRIQUE

M. Di Mattia – Monsieur le Ministre, j’ai été interpellé par un premier rapport de la Commission européenne qui, fin septembre dernier, relevait « les faiblesses belges en termes de transition numérique, notamment celles liées aux compétences de base et à la couverture en fibre optique pour le résidentiel ».


Au regard des objectifs européens visant à minima 80 % de compétences de base à l’horizon 2030, seulement 54 % de la population belge dispose actuellement de ces compétences de base. Du côté de la fibre optique au résidentiel, la couverture actuelle atteint à peine 17 % au lieu des 56 % souhaités.


Toutefois, le rapport souligne les avancées concernant la couverture 5G, avec une augmentation de près de 26 % depuis 2021 dans notre pays, et se réjouit du rôle leader de la Belgique en matière de semiconducteurs, grâce principalement à la recherche menée par l’institut flamand IMEC.


J’ai deux types de questions à vous adresser dans ce cadre, et vous aurez l’occasion de commenter et de nuancer les éléments de ce rapport.


En fonction notamment de la récente feuille de route pour atteindre les objectifs européens, quelle évaluation faites-vous des faiblesses pointées à l’échelle wallonne au regard des chiffres avancés au sujet de la Belgique ? Estimez-vous nécessaire de mettre en place davantage d’indicateurs de suivi de la transition numérique en Wallonie ?


Par ailleurs, les moyens consacrés à la transition numérique inscrits au Plan de relance wallon répondront-ils, selon vous, aux exigences européennes ?


Si vous nous confirmez la présentation par la Belgique de sa feuille de route auprès de la Commission européenne, comment avez-vous contribué à la défense des programmes wallons dans l’élaboration de ce document, y compris conjointement avec votre collègue chargé de l’Emploi et de la Formation ?


Je vous remercie et je suis très impatient d’entendre vos réponses.


M. Borsus – Monsieur le Député, je confirme notre engagement en faveur des programmes wallons dans l’élaboration de la feuille de route nationale auprès de la Commission européenne.


À cet effet, un représentant de l’Agence du numérique a été désigné pour effectivement représenter la Wallonie au sein de la task force de coordination belge, travaillant en étroite collaboration, notamment avec le point de contact unique, le SPOC, du Service public de Wallonie – Emploi et Formation.


De plus, la Wallonie a élaboré une stratégie régionale visant à promouvoir et à faciliter la transition numérique, qui inclut tous les indicateurs nécessaires. Cette stratégie Digital Wallonia, on en a parlé à plusieurs reprises ce matin, a été mise à jour en 2022 par mes soins en lien avec l’Agence du numérique et les parties prenantes, notamment dans le but d’intégrer les priorités numériques de l’Union européenne ainsi que les ressources allouées à travers le Plan de relance de la Wallonie.


Dans ce plan, nous retrouvons également les actions majeures qui concernent la connectivité territoriale au travers du programme Giga Région, qui vise à étendre la connectivité fixe et mobile sur tout le territoire. L’une des actions majeures de ce programme est l’action « Last Mile », qui participe largement à améliorer la couverture fixe – fibre optique – dans les zones insuffisamment desservies.


Ainsi, ce projet a déjà permis de financer le raccordement complémentaire de 28 000 foyers wallons avec une vitesse minimale de 10 mégawatts. Il est important de noter que près de 92,6 % de la Wallonie bénéficie déjà aujourd’hui d’une couverture minimum de même nature, dépassant ainsi largement l’objectif européen qui, lui, est fixé à 56 % pour 2025, en vue du gigabit en 2030.


En ce qui concerne alors la 5G, les normes d’émission ont été revues fin 2022, même si ce fut après de nombreuses discussions. Les opérateurs sont en train de déployer la 5G sur notre territoire après avoir obtenu les autorisations nécessaires. Évidemment, la durée des négociations au sein du Gouvernement, malgré tout mes efforts, a impacté la durée de déploiement.


Selon mes informations, près de 3 000 demandes de permis auront été introduites en 2023 à l’ISSeP pour procéder à ce déploiement. Les chiffres actuels ne peuvent évidemment pas encore refléter ces travaux, mais les opérateurs prévoient de couvrir 90 % de la population d’ici 2025, conformément aux engagements pris vis-à-vis de l’IBPT.


Nous n’avons toutefois pas attendu le déploiement du réseau domestique pour travailler sur la 5G, puisque les premiers projets pilotes industriels sont d’ores et déjà en activité, et ce, depuis la fin de l’année dernière. D’autres sont encore à venir grâce à des appels à projets initiés dans le cadre du Plan de relance : ce sont les PoC 5G et les proof of concept 5G.


Il est cependant nécessaire de continuer à soutenir et à encourager le développement de la 5G en Wallonie. À cet égard, il convient de souligner l’arrivée imminente du Gigabit Infrastructure Act mis en place par la Commission européenne pour accélérer le déploiement des réseaux à très haut débit partout en Europe.


Je partage donc votre préoccupation quant au développement des compétences numériques de base en Wallonie, en ligne avec les objectifs européens visant à atteindre au moins 80 % de compétences de base d’ici 2030.


Le baromètre de maturité numérique du Digital Wallonia indique néanmoins que la Wallonie progresse, notamment en ce qui concerne l’augmentation des équipements et des usages, en particulier chez les femmes ou chez les jeunes, mais aussi en termes de résorption de la fracture numérique.


Nous continuons donc à soutenir activement plusieurs actions en lien avec l’éducation au numérique et par le numérique et dont certaines sont spécifiquement destinées au public féminin.


Dans le cadre du Plan d’inclusion numérique inscrit dans le Plan de relance wallon et mis en œuvre conjointement avec ma collègue, la ministre de la Formation, nous avons eu à cœur de développer l’offre de services au sein des dispositifs d’accompagnement, à savoir les EPN et de formation numérique de base exPMTIC, dont la réforme dans les compétences de ma collègue entrera en vigueur dès le 1ᵉʳ janvier prochain.


M. Di Mattia – Je remercie M. le Ministre pour l’ensemble des informations qu’il a bien voulu partager, mais aussi pour sa vigilance, puisque ce sont des éléments de préparation de l’avenir et du tournant wallon. C’est absolument essentiel.


Vous coupez court à une partie de ma réplique parce que j’allais essentiellement répliquer sur les compétences de base, mais votre réponse est suffisamment claire et fait preuve d’une certaine humilité par rapport aux progrès successifs à atteindre en matière de compétences de base. Nous soutenons ces efforts. Ils sont essentiels pour que non seulement sur un plan technique, les équipements suivent, mais surtout sur le plan de la population pour que cela s’intègre dans la réalité quotidienne et d’un certain nombre de projets de nature économique ou socioéconomique.


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