M. Di Mattia – Madame la Ministre, début février, le Gouvernement fédéral a approuvé un projet d’accord de coopération et un avant-projet de loi portant assentiment à l’accord de coopération en matière de coordination de l’assistance aux victimes en Région wallonne.
L’accord entend offrir aux victimes un accompagnement coordonné et de qualité en prévoyant un modèle de coopération, d’orientation et de renvoi entre les différents services en matière d’assistance aux victimes – on se souvient tous d’un certain nombre d’accidents majeurs, dont celui de Strépy – de même que la reconnaissance officielle de structures de concertation existantes, basées sur les pratiques et structures en place. En date du 15 juin dernier, le Conseil des ministres wallon a discuté en deuxième lecture dudit projet d’accord de coopération.
Au travers de ce nouvel accord, comment comptezvous renforcer l’articulation entre l’aide de première ligne et les acteurs régionaux de seconde ligne tel que le Département d’accompagnement des victimes de la route de l’AWSR ?
Quelles mesures concrètes allez-vous mettre en place pour améliorer la coordination et la qualité des services d’assistance ?
L’accord de coopération prévoit la reconnaissance officielle, à l’échelle régionale, de nouvelles structures de concertation existantes dans le domaine de l’assistance. Avez-vous déjà établi une liste de potentiels coopérants et comment le processus de sélection sera-til organisé ? Enfin, quelles sont les prochaines étapes prévues pour l’adoption définitive de cet accord de coopération et quels sont les délais prévus pour sa mise en œuvre effective ? Un accord qui est tout à fait essentiel pour l’accompagnement des victimes. Je vous remercie.
Mme De Bue – Monsieur le Député, de manière plus globale, l’objectif de cet accord est d’aboutir à une collaboration structurelle entre les différents niveaux de pouvoir en charge de la thématique des victimes afin de leur offrir un accompagnement parfaitement coordonné et de qualité.
C’est un champ d’application assez vaste, et c’est dans ce champ qu’effectivement la sécurité routière est impliquée. Toutefois, je confirme qu’en ce qui concerne particulièrement la sécurité routière, l’accord de coopération ne va pas apporter grand-chose de neuf sur le terrain, puisque l’articulation entre l’aide de première ligne et le département Accompagnement des victimes de la route – AVR – de l’Agence wallonne de sécurité routière est en place depuis de nombreuses années.
Depuis la création du département en 2014, une étroite collaboration s’est en effet créée avec différents services pour améliorer les processus d’intervention et répondre au mieux aux besoins des victimes et de leurs proches. Cette collaboration s’est opérationnalisée par des séances d’information et de sensibilisation organisées au sein des services et des institutions directement concernés par l’assistance aux victimes de la route. Les services d’assistance policière au sein des zones de police locale, les plateformes d’assistance policière au sein de la police fédérale, les services d’accueil des victimes au sein des maisons de justice, les services d’aide sociale aux victimes au sein de la Région et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les services sociaux des centres hospitaliers, les centres de revalidation, les associations de victimes, l’ASBL Mediante en sa qualité de service de médiation entre les auteurs et les victimes ou encore l’AViQ. Cette collaboration s’est également concrétisée par des actions de promotion du service auprès des professionnels comme la police, la justice et les assureurs.
Ces différents contacts et échanges sont fondamentaux. Ce qui importe au niveau de l’aide aux victimes, c’est que les professionnels intervenant en première ligne à la suite de l’accident puissent, au terme de leur intervention, informer les victimes qu’un service d’accompagnement est à leur disposition. Sur cette base, le département Assistance aux victimes de la route est rapidement devenu un relais en matière d’accompagnement à plus long terme. Fort des contacts entrepris, la compréhension des modes de fonctionnement de chaque service a permis d’établir une complémentarité afin de continuellement améliorer l’accompagnement des personnes touchées par un accident de la route.
Par ailleurs, l’équipe AVR travaille concrètement sur l’optimisation des pratiques d’accueil et d’intervention, sur la base de l’expérience vécue par les victimes de la route. Elle a développé une offre de formation spécifique à l’égard des professionnels qui entrent en contact direct avec les victimes ou leurs proches. Cette offre de formation a pour objectif à la fois de réduire le risque de victimisation secondaire et de contribuer à la diffusion de bonnes pratiques en vue d’accroître la qualité des interventions à la suite de l’accident.
S’agissant de la reconnaissance officielle à l’échelle régionale de nouvelles structures de concertation existantes dans le domaine de l’assistance, cet élément dépasse le champ d’application de la sécurité routière et donc ma compétence, puisque l’accord de coopération porte sur diverses thématiques. Quoi qu’il en soit, l’AWSR continue de planifier des contacts réguliers avec les différents intervenants, dans le souci d’améliorer sans cesse l’accompagnement des victimes. Concernant la suite du parcours d’adoption de cet accord de coopération, chaque entité doit à présent demander l’avis du Conseil d’État, après le passage en seconde lecture.
M. Di Mattia – Je pense que votre réponse est parfaitement claire. C’est un état des lieux. On pourrait regretter évidemment que l’AWSR n’ait pas un rôle plus élargi encore, mais c’est déjà pas mal de pouvoir faire de la diffusion et jouer un rôle de coordination entre différents services. Le mot « coordination » est un peu exagéré, mais en tout cas un rôle de relais d’information. C’est tout à fait précieux, tout comme le partage des bonnes pratiques. Cela peut se faire en matière de sensibilisation, ce qui est tout à fait essentiel. Je vous en remercie
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