M. Di Mattia – Le 26 avril dernier, notre Parlement a adopté un décret relatif à l’amélioration du climat scolaire et à la prévention du harcèlement et du cyberharcèlement scolaires. Ce décret marque un changement de paradigme fondamental, puisqu’il remplace la logique d’appels à projets par un programme structurel instaurant un observatoire du climat scolaire.
L’un des objectifs du texte est d’impliquer activement 200 écoles dans le programme afin d’améliorer le climat scolaire dès la rentrée prochaine. Pour se porter candidats, les établissements sont invités à participer à un webinaire d’information en temps réel ou en rediffusion. Cette étape est cruciale pour communiquer aux écoles les orientations générales de la nouvelle politique structurelle, ainsi que les informations de base sur les enjeux du harcèlement et les conditions de mise en œuvre nécessaires pour lancer cette initiative.
Dans ce cadre, l’administration a reçu 118 dossiers d’écoles et 31 dossiers d’opérateurs candidats à l’agrément; 21 candidatures ont été acceptées parmi les opérateurs. Ces dossiers ont fait l’objet d’une analyse par un jury et vous avez récemment présenté au gouvernement la liste des opérateurs et établissements lauréats, Madame la Ministre.
Quelles sont les prochaines étapes prévues pour assurer le succès continu de cette politique de prévention du harcèlement scolaire et de promotion du climat scolaire? Comment le gouvernement compte-t-il soutenir les écoles participantes et les opérateurs agréés dans leurs efforts? Quelles mesures supplémentaires envisagez-vous pour renforcer cette initiative et pour l’étendre à d’autres établissements scolaires?
Mme Désir – Beaucoup de chantiers sont en cours pour poursuivre le déploiement de la politique structurelle de prévention du harcèlement scolaire et d’amélioration du climat scolaire.
Un marché sera prochainement lancé pour permettre le démarrage de l’évaluation de la politique structurelle concomitamment à son lancement. Cet exercice permettra de mettre en évidence les enseignements à tirer de la première expérience et, si nécessaire, d’ajuster le programme ou ses conditions de réalisation.
Un appel à projets est en préparation pour augmenter le panel d’outils et de ressources qui pourront être mises à la disposition des écoles par le biais de l’observatoire du climat scolaire. À cet égard, la collaboration avec les équipes KiVa de Finlande est bien lancée: l’Université de Paix fait office de relais pour la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Un groupe de travail a aussi été créé pour la réalisation d’un modèle type de procédure interne de signalement. Les écoles pourront s’en inspirer, puisqu’elles doivent prévoir une procédure de signalement dans leur règlement d’ordre intérieur à partir de la rentrée 2024. Nous souhaitons leur prémâcher le travail en leur proposant un modèle type. Les travaux visant à mettre à la disposition des écoles un outil numérique de signalement pour les situations de cyberharcèlement sont également en bonne voie.
L’équipe de l’Observatoire du climat scolaire s’installe progressivement. Le recrutement de sa direction est en passe d’être finalisé. La procédure d’engagement de deux agents supplémentaires est en cours de finalisation, tandis que trois personnes-ressources de la Direction générale de l’enseignement obligatoire (DGEO) ont déjà été identifiées et mises à contribution dans les différents projets susmentionnés.
Enfin, l’installation des plateformes zonales est également en cours. L’objectif est d’organiser des réunions d’échange de pratiques et d’intervision entre les écoles qui sont parties prenantes au programme-cadre et qui sont situées dans une même zone, mais également entre les intervenants externes qui agissent dans ces écoles.
Toutes ces actions sont déployées dans les 118 écoles engagées dès septembre prochain. Par la suite, elles le seront parmi les autres écoles qui rejoindront ces 118 établissements, dans une deuxième vague, lors de la rentrée 2024.
M. Di Mattia – Madame la Ministre, le nombre d’écoles de la deuxième vague est-il déjà connu?
Mme Désir – Nous avons calculé le budget pour un nombre de 200 écoles par an, mais nous avons sélectionné toutes les écoles ayant répondu à notre appel, car leur nombre était inférieur à 200.
M. Di Mattia – Comme ces écoles sont au nombre de 118, je me demande si elles seront 72 l’année prochaine. Quoi qu’il en soit, je me réjouis de ce nouveau paradigme qui fera date et qui permettra non seulement l’uniformisation des procédures, mais également une attention récurrente des écoles à ce type de problématique.
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