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LA TRANSITION NUMÉRIQUE ET LA DIGITALISATION DU SECTEUR TOURISTIQUE

M. Di Mattia – Madame la Ministre, vous avez récemment annoncé deux actions prioritaires en matière de transition numérique et de digitalisation du secteur touristique wallon : la formation puis l'adhésion à l'ORC.


Près de 600 acteurs étaient déjà inscrits à la fin décembre dernier. L'objectif est double, puisque vous souhaitez atteindre les 800 adhérents pour la fin de cette année, tout en organisant 300 sessions de formation, et près de 1 000 sessions d'ici à la fin 2024. Pour ce faire, WBT bénéficie d'une aide complémentaire, au travers du Plan de relance, pour engager des consultants externes dont la mission est d'augmenter la maturité numérique des opérateurs et de les assister dans cette évolution.


Néanmoins, dans le 52e rapport de l'IWEPS, cet organisme pointe des risques de lourdeurs administratives générées par les procédures de marchés publics lors du recours aux prestataires externes, ainsi qu'une dépendance ultérieure à ces derniers. Votre action fait l'objet de critiques dans ce rapport qui souligne également le manque d'accompagnement des opérateurs dans leur transition numérique au-delà du projet 179 de voucher « Tourisme numérique ».


Comment répondez-vous à la nécessité de prévoir davantage d'accompagnement des opérateurs dans la transition numérique ?


Quelle lecture faites-vous des remarques de l'IWEPS en matière de tourisme au regard des objectifs de développement durable, notamment en matière d'efficacité institutionnelle ?


S'agissant des risques de lourdeurs administratives pointés par l'IWEPS et de dépendance auprès des prestataires externes, quels sont les moyens à disposition ou à l'étude pour les minimiser ?


Enfin, au regard de l'augmentation du nombre d'adhérents aux modules de formation de l'ORC, disposez-vous des moyens nécessaires dégagés par le Plan de relance pour atteindre sur la durée les objectifs annoncés ?


Mme De Bue – Monsieur le Député, votre question orale aborde au moins quatre

sujets distincts :

- l'ORC, l'Outil régional de commercialisation, et son déploiement ;

- les vouchers numériques, et plus généralement l'accompagnement digital du secteur touristique ;

- la lourdeur des marchés publics et la dépendance aux opérateurs extérieurs ;

- les objectifs en matière de développement durable.


Je vais m'efforcer d'y répondre dans cet ordre, tout en précisant d'abord que les positions des experts transcrites dans le rapport de l'IWEPS ne sont pas toujours aussi concordantes que votre question le suggère.


Au niveau de l'ORC, tout d'abord, je peux vous assurer que VisitWallonia, en collaboration avec le CGT, met tout en oeuvre pour atteindre les objectifs qui lui ont été fixés à l'échéance de fin 2025. À ce stade, les adhésions à l'outil sont croissantes, et tout indique que les objectifs seront atteints. À la fin du mois de décembre 2022, on totalisait près de 600 adhérents à la plateforme et plus de 32 millions d'euros de recettes cumulées.


Cette augmentation des adhérents à l'ORC nécessite des prérequis, à savoir une montée en maturité des acteurs du secteur, qui est notamment développée via les vouchers numériques et d'autres supports : les tutos, les formations, et cetera.


Par rapport à la remarque de l'IWEPS qui indique dans son rapport que « au-delà du projet de mise en place de voucher numérique, le PRW devrait prévoir davantage d'accompagnement des opérateurs qui en ont besoin pour réussir leur transition numérique », je regrette que cette analyse ne tienne pas compte du Plan de relance dans son ensemble et de sa complémentarité.


D'autres projets du Plan de relance portés par mes collègues visent la formation aux compétences numériques, par exemple le projet Digital Commerce de mon collègue, Willy Borsus, auquel participent la Fédération Horeca Wallonie et VisitWallonia afin de prendre en compte également le secteur du tourisme. Le voucher permettra de cibler les spécificités propres au secteur, mais l'accompagnement qui sera proposé tiendra compte des autres formations – du Plan de relance et structurelles – afin de ne pas créer de doublons qui n'auraient aucun sens.


L'objectif est aussi de créer une dynamique d'amélioration de la maturité numérique qui se poursuivra au-delà du Plan de relance.


Concernant votre troisième point, relatif aux marchés publics et à la dépendance aux opérateurs extérieurs, en particulier en matière digitale, le CGT et VisitWallonia, partageant l'analyse des experts interrogés par l'IWEPS, tentent de la réduire le plus possible. L'accompagnement des deux structures via marché public vient cependant répondre à des besoins spécifiques et en complément de profils principalement informatiques qui n'ont pas encore pu être engagés.


Enfin, en ce qui concerne les objectifs en matière de développement durable, le rapport de l'IWEPS met en évidence que les préoccupations de durabilité doivent faire partie intégrante de tous les projets et de toutes les stratégies mis en oeuvre pour agir dans le domaine du tourisme.


Il pointe judicieusement que certains projets du PRW peuvent favoriser le développement durable, par exemple en permettant une meilleure répartition des flux touristiques et une diminution de la pression qu'ils exercent sur le patrimoine naturel et culturel wallon.


De même, la promotion du tourisme de proximité contribue au développement durable en réduisant les distances parcourues pour les séjours touristiques tout en contribuant au développement d'emplois – non délocalisables, je le précise – en Wallonie.


Ce rapport pointe également les risques en termes de durabilité que certains projets du PRW peuvent entraîner s'ils se limitent à accroître le nombre de touristes en Wallonie, tout en précisant que les experts ne sont pas unanimes. Plusieurs experts mettent en avant l'impact positif des projets sur ces objectifs de développement durable, comme la création de trois sites dédiés à la pratique du VTT qui vont permettre d'améliorer encore l'offre en la matière et ainsi continuer à réduire la pratique en dehors des itinéraires balisés, avec toutes les conséquences négatives sur la nature.


Je l'ai déjà dit et je réaffirme que le développement d'une offre touristique de qualité est un outil important de valorisation et de préservation de la nature.


Monsieur le Député, j'espère avoir répondu à l'ensemble de vos questions.


M. Di Mattia – Madame la Ministre, je vous remercie d'avoir répondu aux quatre points principaux.


Par rapport à l'ORC, la remarque de l'IWEPS est claire, tout comme votre réponse. On verra donc dans les mois et les années à venir.


Concernant le voucher numérique, vous avez répondu également par le fait que d'autres éléments dans le Plan de relance ont des liens connexes avec le tourisme. Je peux l'entendre. Il s'agit de les analyser, il y aura un suivi.


La question fondamentale portait sur la lourdeur des marchés publics et la dépendance. Je me réjouis que les responsables aient la même analyse que l'IWEPS, et ce, grosso modo dans le sens d'un certain nombre de nos considérations. Nous sera extrêmement vigilants à ce sujet parce que cette dépendance vis-à-vis d'opérateurs externes peut être tout à fait préjudiciable.



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