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LA RÉVISION DU CLASSEMENT DES HÉBERGEMENTS ET ATTRACTIONS TOURISTIQUES

M. Di Mattia – Madame la Ministre, vous avez souligné à de nombreuses reprises le caractère restrictif de la classification des hébergements touristiques et votre volonté de revoir ce classement, qui est par ailleurs nécessaire et utile, afin notamment d’informer de manière plus adéquate les touristes sur les services et les infrastructures d’hébergement.


Dans ce contexte, certains propriétaires de gîtes associent le label à une forme de classement décidé unilatéralement par le CGT, alors que l’une des missions de celui-ci est d’accompagner et de conseiller les opérateurs.


Dans le cadre de la révision de la procédure de classement des hébergements, quelles mesures comptezvous prendre pour garantir une communication efficace aux touristes concernant le niveau de prestation des attractions et des hébergements touristiques wallons, tout en maintenant les objectifs d’amélioration du professionnalisme et de la démarche qualité ?


Si cette procédure de classement devait être revue dans la nouvelle mouture de la réforme du Code wallon du tourisme, prévoyez-vous de revoir la grille d’évaluation utilisée pour classifier les attractions et les établissements ? Le cas échéant, quelle révision sera opérée au profit d’une plus grande égalité d’accès aux subsides pour les secteurs publics, associatifs et privés ? Enfin, au regard de la mission principale d’accompagnement et de conseil du CGT, envisagezvous de confier la mission de classement à un nouvel organisme agréé qui serait compétent en la matière ?


Mme De Bue – Monsieur le Député, il est important de se rappeler la raison pour laquelle la Région a voulu mettre en place le classement des hébergements et des attractions touristiques.


L’objectif était d’informer clairement les touristes sur le niveau des services et des infrastructures pour répondre au mieux à ces attentes. Force est de constater aujourd’hui que les classements ne semblent plus rencontrer cet objectif.


Du côté des opérateurs, le manque d’adéquation entre les grilles de classement et la réalité du secteur est un frein à la reconnaissance. Dans ce contexte, le CGT est effectivement vu comme un sanctionnateur, alors que sa mission est d’accompagner. Je constate également que ces classements sont largement minoritaires et ne sont pas ou peu connus des touristes. Les hébergements qui choisissent de publier leur offre au travers de plateformes tierces, comme ArdennesEtape ou Booking, adoptent la grille de classement de ces plateformes.


Je confirme donc que le classement réalisé par le Commissariat général au tourisme ne rencontre pas les objectifs initiaux et que ce classement, souvent vu comme une sanction, ne relève plus des missions de service public du CGT. Le classement des hébergements et des attractions touristiques ne figure donc plus dans la réforme du Code wallon du tourisme, à l’exception des hôtels, car la Belgique participe au classement européen HSU, Hotelstars Union. La fin de cette mission a aussi pour objectif de permettre au CGT de se recentrer sur ses autres missions d’encadrement et d’accompagnement. Cette mission de classement ne sera pas externalisée. Il a été suggéré aux différents comités techniques de pouvoir mettre en œuvre un classement au travers des associations professionnelles déjà soutenues par la Région, en concertation avec les acteurs et plateformes actives sur le marché.


L’accompagnement des opérateurs touristiques – déjà renforcé au travers du Plan de relance –, l’importance de la professionnalisation et de la qualité de l’offre wallonne font partie des points importants de la réforme du Code wallon du tourisme qui prévoit effectivement une plus grande égalité d’accès aux subsides pour les secteurs public, associatif et privé.


L’enjeu n’est pas que nos opérateurs investissent pour avoir des soleils, des clés, des épis, des chênes ou des foulards, l’enjeu est d’améliorer la qualité et la structuration de l’offre touristique afin d’augmenter la fréquentation, le nombre de nuitées et les retombées économiques pour nos opérateurs et pour la Wallonie dans un développement raisonné et durable du tourisme wallon.


M. Di Mattia – Je ne vous cache pas mon étonnement parce que j’ai du mal à suivre le raisonnement, en toute honnêteté. Nous sommes d’accord sur le constat, et à plusieurs reprises je pense l’avoir exprimé très clairement, les classements tels qu’ils existent aujourd’hui sont trop épars et il y a une inadéquation par rapport à la réalité.


Mais est-ce une raison pour faire en sorte qu’il n’y ait plus du tout de classement et que ce soient les associations professionnelles qui s’en fassent les porteuses ? Je crois qu’on va encore plus déréguler le marché et que les critères de qualité seront beaucoup plus compliqués à être rejoints. En tout cas, être rejoints dans des délais raisonnables et avec l’assentiment réel du secteur.


Mme De Bue – HSU, c’est privé.


M. Di Mattia – Oui, mais alors, soyons clairs, disons les choses clairement : on veut aller vers une forme de privatisation généralisée du secteur de l’hébergement. Chose que je ne soutiens absolument pas, si c’est ça l’objectif. Il me semble que ces classements ont une histoire, vous l’avez vous-même rappelé.


Vous avez raison et je m’en excuse par avance. Vous avez vous-même rappelé qu’il est difficile pour le CGT d’assumer toutes les fonctions. Mais on pourrait très bien imaginer qu’un autre organisme se charge de la restructuration de ces classements. De là à les couper complètement, cela me semble être une mesure radicale.


Source (non disponible au moment de l'encodage)

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