M. Di Mattia – Monsieur le Ministre, lors de la dernière séance plénière, je vous ai interrogé sur le plaidoyer de la Ligue Braille qui fait suite à sa campagne annuelle de sensibilisation grand public consacrée cette année à la mobilité. Pour rappel, 90 % des personnes interrogées malvoyantes rencontrent des obstacles de rue, principalement constitués par des scooters et surtout des trottinettes électriques.
En réponse à cette question, vous évoquiez la nouvelle réglementation fédérale en matière d’utilisation de trottinette électrique et sa complémentarité avec les dispositions émises par la Région wallonne.
Il était normalement prévu que vous rencontriez les représentants de la Ligue le lendemain de la séance plénière. Confirmez-vous cette rencontre à propos des conclusions de l’enquête menée par la Ligue ? Le cas échéant, quelles mesures spécifiques ambitionnez-vous de développer pour répondre aux problèmes majeurs de mobilité soulignés par les personnes malvoyantes ?
Dans ce rapport, envisagez-vous des modifications ad hoc des décrets Mobilité et Cyclopartage ?
Parallèlement, quand espérez-vous présenter le plan Piéton qui veillera à laisser une place sûre et suffisante aux piétons sur la voirie ? Ce plan prévoit-il des dispositions spécifiques au bénéfice de la mobilité des personnes aveugles et malvoyantes ? Je vous remercie pour les éléments de réponse.
M. Henry – Monsieur le Député, je vous confirme que j’ai pu m’entretenir avec la Ligue Braille le 24 mars dernier pour mieux cerner les problèmes de déplacements rencontrés au quotidien, pour que les déplacements de personnes aveugles et malvoyantes ne ressemblent plus à un parcours du combattant. Nous poursuivons nos actions avec mon administration.
Depuis le début de la législature, nous sommes attentifs à améliorer la mobilité de tous : multiplication des dalles podotactiles, feux sonores, transports en commun ou encore plus inclusifs, etc.
Par rapport au décret Cyclopartage, le rôle du Gouvernement est d’octroyer les licences, mais c’est aux communes de fixer notamment des conditions d’exploitation des licences via un règlement communal, de faire constater par la police les infractions et de les sanctionner.
Pour l’enlèvement de véhicules de cyclopartage ou les saisies, par exemple, ces rôles sont partagés avec la police – compétence générale – et avec la province et la Région, qui peuvent également désigner des agents qualifiés.
Le plan Piéton sera prochainement soumis au Gouvernement. Mon administration est notamment en train de compiler les remarques reçues des différents acteurs de terrain, comme le CAWaB, Atingo, Tous à pied, etc.
Dans le volet gouvernance, et plus particulièrement dans la mesure « assurer un suivi et une évolution de la réglementation planification de la politique piétonne », différentes actions possibles sont citées pour donner une place plus sûre et plus importante aux piétons dans l’espace public.
Beaucoup d’actions en Wallonie ont déjà été menées, mais il reste encore beaucoup à faire. Avec l’évolution de notre société – micromobilité, digitalisation, électrification du parc automobile –, de nouveaux problèmes surgissent et il faut les prendre en compte.
M. Di Mattia – Je pense que votre réponse est claire, mais elle dénote malheureusement toutes les limites de la complémentarité entre l’échelon communal et l’échelon régional.
Bien entendu, dans l’application, l’échelon communal à la pleine responsabilité. Néanmoins, il me semble que, à l’échelle de la Wallonie, la responsabilité devrait être aussi – je ne vous en fais pas le grief aujourd’hui – par rapport à demain et par rapport à la multiplication d’un certain nombre de certains modes de transport électrisés et prenant des dimensions totalement différentes qui représentent des obstacles pour les piétons, pour les personnes fragiles. Il y a un devoir de contrôle de ces applications sur le terrain. Cela me semble être une voie fondamentale. Merci.
Source prochainement disponible
Comments