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L’INSCRIPTION DES SITES MÉMORIELS DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE AU PATRIMOINE DE L’UNESCO

M. Di Mattia – Madame la Ministre, le 20 septembre 2023, à Riyad, le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO a inscrit 139 sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale sur la Liste du patrimoine mondial, parmi lesquels 16 sites en Wallonie, 27 sites en Flandre et 96 sites en France. Depuis 2021, la Belgique et ses Régions figurent au sein du Comité du patrimoine mondial en compagnie de 20 autres pays pour un mandat de 4 ans.


Comme vous l’avez souligné, cette inscription célèbre la diversité de notre riche patrimoine architectural et paysager, honore les victimes de guerre et promeut un message universel de paix et de réconciliation.


Au regard des travaux de collaboration réalisés pendant plusieurs années pour arriver à cette inscription, comment comptez-vous poursuivre le travail initié entre les différents pays partenaires ? Envisagez-vous des mesures spécifiques pour sensibiliser le public à l’importance de ces sites et pour garantir leur conservation à long terme ? VisitWallonia prévoit-elle de les intégrer aux itinéraires des routes UNESCO qui parsèment le territoire régional ?


Enfin, cette inscription initie-t-elle le respect d’un cahier des charges spécifiquement consacré à l’entretien de ces sites par rapport aux ambitions dans la gestion écologique des cimetières en Wallonie ? Quel contact entretenez-vous avec votre homologue dans l’environnement à ce sujet ? Je vous remercie pour les éléments de réponse.


Mme De Bue – Monsieur le Député, comme vous le soulignez, le dossier des sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale a été élaboré par la France, la Flandre et la Wallonie. Il est le fruit d’une bonne entente entre les instances gouvernementales et les structures de gestion de ces sites, telle que la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth, la Commission des sépultures de guerre américaine ou encore le Service pour l’entretien des sépultures militaires allemandes.


La décision d’inscrire ces sites sur la liste du patrimoine mondial était assortie d’une série de recommandations que nous nous attacherons à mettre en œuvre au mieux au travers de l’élaboration d’un plan de gestion. Nous devons d’ailleurs rendre compte des progrès réalisés en la matière devant le Comité du patrimoine mondial dans un rapport spécifique à remettre pour décembre 2024. J’insiste cependant sur le fait que nous ne partons pas de rien. Nous travaillons avec des structures qui, depuis près d’un siècle, assurent d’ores et déjà la gestion de ces sites.


En matière d’interprétation et de valorisation, il existe déjà de nombreuses initiatives. À titre d’exemple, je citerai les stages d’été du service pour l’entretien des sépultures militaires allemandes amenant les jeunes dans ces cimetières pour en assurer l’entretien, ou encore les programmes scolaires du Royaume-Uni qui prévoient la visite de sites funéraires de la Première Guerre mondiale.


Le centenaire a également été l’occasion de développer des actions de médiation comme la création des Centres d’interprétation de Ploegsteert ou de Rossignol. Un autre projet, « Plantons un arbre », a vu le jour et il est mené en collaboration avec le service des espaces verts qui fournissait un arbre à planter le 11 novembre aux communes qui le souhaitaient et qui s’engageaient à créer un événement auquel une ou plusieurs écoles primaires de la commune seraient associées.


Le travail futur sera donc moins de mettre en place que de coordonner ou de mettre en cohérence les actions existantes. Cela pourra se faire dans le cadre du plan de gestion qui, je le rappelle, associe toutes les parties prenantes et vise une approche holistique des sites du patrimoine mondial. J’ajoute que des vidéos de chaque cimetière wallon reconnu ont été réalisées et sont accessibles sur les médias de l’AWaP.


En novembre prochain, un numéro de la nouvelle collection intitulé « Qu’est-ce que », qui vise le jeune public, sortira de presse. Il sera dédié aux biens UNESCO wallons et rappellera la sélection de nos sites de mémoire. Quant à VisitWallonia, elle a prévu d’intégrer une part importante des sites nouvellement reconnus à la route UNESCO à vélo. Ce travail sera fait dans les prochains mois à l’occasion de la mise à jour de l’itinéraire.


La section UNESCO du site VisitWallonia va également être adaptée afin d’inclure ce nouvel ensemble de biens. VisitWallonia ne manquera pas non plus de mentionner la reconnaissance UNESCO des sites lorsqu’elle en fera la promotion de façon individuelle ou lorsqu’ils sont intégrés à d’autres produits touristiques.


Je veux terminer avec votre interpellation sur la gestion écologique des cimetières, question qui couvre plusieurs compétences au niveau régional.


Depuis le 1ᵉʳ juin 2019, les produits phytopharmaceutiques sont interdits d’utilisation sur tous les espaces publics, en ce compris dans les cimetières et, parmi ceux-ci, les sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale.


Cependant, les cimetières militaires ont une particularité : ils dépendent entièrement de l’armée et des pays d’origine des défunts qui y sont inhumés. Il s’agit de concessions cédées à ces organes internationaux qui suivent leur propre réglementation. La plupart des pays concernés sont européens. Ils respectent donc les mêmes impositions que les nôtres. Il reste cependant l’exception des cimetières américains, mais ces derniers ont une longue tradition des cimetières et parcs dans lesquels la place de la nature est fondamentale.


M. Di Mattia – Je suis très satisfait de l’ensemble des éléments de réponse. Vous avez balisé l’ensemble des points, et je me félicite en particulier à la fois de la promotion et de la sensibilisation vis-à-vis des nouvelles générations et par ailleurs de l’implication de VisitWallonia pour intégrer ces parcours dans les routes UNESCO. Ce sont des éléments tout à fait appréciables


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