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L’ACCESSIBILITÉ DES COMMERCES POUR LES PERSONNES PORTEUSES D’UN HANDICAP ET L’EXEMPLE LOUVIÉROIS

M. Di Mattia – Madame la Ministre, début septembre et en collaboration avec la Ville de La Louvière, le Conseil consultatif louviérois de la personne en situation de handicap a développé une charte pour l’accueil des personnes en situation de handicap dans les commerces locaux.


Jean-Marie Huet, Président de ce conseil, mais également Président du Conseil consultatif wallon, a expliqué le travail mis en place pour sensibiliser les commerçants et les inviter à signer la charte en vue d’apposer un autocollant sur leur magasin. Cette pastille indique clairement leur volonté de réaliser les aménagements nécessaires pour une meilleure accessibilité.


Si seuls 2 % des personnes en situation de handicap se déplacent en chaise roulante, la visibilité des autres personnes en situation de handicap n’est pas toujours assurée. Dès lors, comme le souligne également M. Huet, une telle dynamique crée une action de bénéfices réciproques pour les commerçants comme pour les personnes en situation de handicap.


En Wallonie, le Guide régional d’urbanisme renseigne les normes à appliquer en matière de nouvelles infrastructures, mais ce dernier mentionne également les cas où le règlement ne s’applique pas aux actes et travaux relatifs à des constructions existantes, sauf hypothèses spécifiques.


Je tiens à souligner que, à votre initiative, une réflexion transversale a été initiée au sein du Gouvernement quant à la mise en œuvre des actions du Plan d’accessibilité wallon.


Comptez-vous prochainement porter à la connaissance du secteur les réflexions transversales engagées dans le nouveau plan wallon d’accessibilité validé par le Gouvernement en janvier dernier ?


Forte de l’initiative louviéroise, entendez-vous développer, en collaboration avec le Conseil consultatif wallon de la personne en situation de handicap, d’éventuelles phases tests dans différentes villes wallonnes ?


En parallèle aux subsides du dispositif Objectif Proximité, des moyens sont-ils prévus pour encourager la sensibilisation à ce sujet ?


Mme Morreale – Monsieur le Député, je suis très sensible à la question de l’accessibilité des personnes en situation de handicap et elle ne se limite d’ailleurs pas à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite, ainsi que le précise la définition de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes en situation de handicap.


Concernant le plan accessibilité 2022-2024, adopté par l’ensemble du Gouvernement wallon le 19 janvier 2023, un rapport intermédiaire, portant sur la cinquantaine d’actions retenues, est attendu d’ici fin novembre 2023. Le rapport final sera présenté fin mai 2024 à l’ensemble des partenaires du Gouvernement et des organes consultatifs du secteur, dont le Conseil consultatif wallon des personnes en situation de handicap, récemment installé à mon initiative.


Pour mémoire, le plan s’inscrit dans une dynamique de coconstruction et d’évaluation entre le Gouvernement wallon, les administrations publiques et le collectif Accessibilité Wallonie-Bruxelles qui inclut un certain nombre d’objectifs.


Par exemple, il inclut d’évaluer les besoins des personnes en perte d’autonomie en termes de mode de vie souhaité, d’évaluation, d’évolution des capacités d’autonomie, des logements ou des formes de logement adaptables, des formes de cohabitation possibles, de leur santé.


Il permet aussi d’assurer des conditions de l’accessibilité universelle au travers de normes ambitieuses et adaptées aux besoins des personnes en situation de handicap, qu’il s’agisse d’accessibilité physique ou d’accessibilité à l’information.


Un autre objectif est celui de permettre l’accès aux infrastructures, aux services, aux événements, en prenant en compte ces normes pour tout nouveau projet, que ce soit de la conception à la réalisation, quand on fait de nouvelles constructions, quand on rénove, quand on transporte, quand on a des sites événementiels, mais aussi inciter des aménagements raisonnables, pour réduire les effets négatifs d’un environnement inadapté qui fait en sorte que l’on exclut de facto des tas de gens d’activités qui se veulent être ouvertes à tous.


Un autre objectif est de promouvoir l’évaluation et la diffusion de l’information sur le niveau d’accessibilité des infrastructures, des services et des activités, grâce à une certification de qualité.


Un autre objectif encore est d’insuffler une culture de l’inclusion avec des actions d’information sur les droits aux personnes en situation de handicap, sur la promotion d’une image positive du handicap, de bonnes pratiques sur les comportements, des outils de communication adaptés, la formation des différents professionnels, les acteurs concernés par l’inclusion.


Le plan permet également :

  • de favoriser l’autonomie et la qualité des personnes, grâce à l’accès à une offre plus grande de logements et de services de santé et de soutien ;

  • d’offrir des conditions de mobilité pour tous, de déplacements d’utilisation aisée dans l’espace public. On en est loin encore malheureusement ;

  • d’encourager la participation à la vie économique et sociale au travers d’une inclusion socioprofessionnelle de qualité, comme nous le faisons à travers l’engagement notamment de 36 job coaches pour favoriser l’engagement des personnes en situation de handicap dans le secteur professionnel.

Je ne peux que me réjouir de l’expérience louviéroise. Elle s’inscrit clairement dans l’esprit de ce plan et dans le développement du handistreaming à l’échelle locale.


M. Di Mattia – Je voudrais remercier chaleureusement Mme la Ministre pour l’ensemble de ces actions qui sont à la fois coordonnées et particulièrement complètes.


Je viens de poser il y a quelques jours une question sur l’accessibilité à l’enseignement supérieur à votre homologue en Communauté française, Mme Bertieaux. Il apparaît par exemple qu’en termes de cadastre des infrastructures, le diagnostic n’est pas mis à jour. J’imagine que ce sera aussi une priorité, puisque c’est un des éléments de l’accessibilité physique et de l’accessibilité à l’infrastructure, que ce sera un des éléments qui sera porté à la fois par votre réflexion, par les éléments qui reviennent du terrain et aussi par le conseil consultatif.


Cette vision globale et transversale qui doit aboutir à une culture de l’inclusion est à saluer. Osons dire le mot, c’est un changement d’orientation, voire de paradigme.


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