M. Di Mattia – Une vaste campagne de promotion et de valorisation du métier d’enseignant vient d’être lancée pour endiguer la pénurie. Cette campagne met en avant des personnalités et ambassadeurs, tels que l’humoriste Fanny Ruwet, la joueuse de tennis Ysaline Bonaventure ou le rappeur Youssef Reziki. L’objectif est de fournir des informations sur l’accès à la profession d’enseignant en attirant le plus possible de candidats, notamment les élèves en fin de parcours scolaire et les personnes en reconversion professionnelle.
Je m’attarderai sur ce deuxième type de profils recherchés. La campagne mettra en avant, sur le web, des expériences positives d’enseignants et des témoignages d’ambassadeurs, ainsi que certains aspects concrets du métier, comme la diversité des tâches, la mobilité et le travail collaboratif. Des partenariats auraient également été établis avec Actiris et le FOREM pour cibler les demandeurs d’emploi.
Madame la Ministre, dans le cadre de cette campagne, quelle est l’attention particulière portée à la pénurie de professeurs de langues, à l’aube de l’implémentation des cours de langues modernes en troisième et quatrième années primaire à partir de la rentrée d’août 2023? Par ailleurs, dans quelle mesure cette campagne contribue-t-elle à renforcer les collaborations que vous avez amorcées dans le cadre des accords sectoriels avec les services régionaux de l’emploi? Quelles actions spécifiques prévoyez-vous pour cibler les demandeurs d’emploi?
Mme Désir – Dans le contexte de la pénurie d’enseignants, la Fédération Wallonie-Bruxelles a lancé le 17 mai dernier une campagne de valorisation et de promotion du métier d’enseignant. Cette campagne vise deux objectifs précis: d’une part, mettre à disposition des personnes intéressées toutes les informations nécessaires relatives à l’accès au métier d’enseignant et, d’autre part, attirer le plus de personnes possible vers le métier d’enseignant.
Pour ce faire, trois publics cibles ont été identifiés, à savoir les élèves en fin de parcours scolaire dans l’enseignement secondaire, les enseignants novices qui viennent d’obtenir un diplôme et les enseignants de seconde carrière. Un accent particulier a donc été mis sur la création d’un site web reprenant de manière claire toutes les informations nécessaires pour orienter les personnes susceptibles d’être intéressées vers le métier d’enseignant en fonction de chacun des profils. Ce site est disponible à l’adresse www.enseignerplusquunmetier.be.
Je vous confirme qu’une attention particulière a bien été apportée à la pénurie de professeurs de langue, à l’aube de l’implémentation des cours de langues modernes en troisième et quatrième années primaires, qui interviendra à partir de la rentrée prochaine. Concrètement, le site comporte plusieurs sections liées à cette thématique et un tiers des vidéos concernent les enseignants de langues. Une campagne de sponsoring sur les réseaux sociaux a également pour but de donner envie aux potentiels futurs enseignants bilingues ou multilingues de se lancer dans l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Concernant les retours chiffrés de la campagne depuis son lancement il y a deux semaines, les chiffres sont très positifs. En date du 5 juin 2023, plus d’une dizaine de contenus ont été publiés sur les réseaux sociaux de l’administration. Sur Facebook et Instagram, les publications sont apparues 410 086 fois sur les écrans des utilisateurs des plateformes et ont été vues par 118 201 personnes. Les publications ont drainé 18 356 usagers vers le site internet. En dehors de ces usagers, 1 386 personnes ont montré un fort intérêt et sont revenues au moins deux fois sur le site. Un autre chiffre intéressant est le nombre de vues des vidéos, qui s’élève à 18 354. La campagne est également relayée sur LinkedIn, Snapchat et YouTube. Sur ces trois réseaux sociaux confondus, les vidéos sont apparues 406 000 fois et 4 653 personnes ont cliqué sur le lien du site internet de la campagne pour avoir plus d’informations.
De leur côté, les services régionaux de l’emploi diffuseront une partie des contenus par leurs propres canaux. En outre, les pouvoirs organisateurs ont été informés par les services de l’administration des collaborations possibles avec Actiris et le FOREM. Ainsi, afin de les aider à recruter de nouveaux enseignants, nous avons mis à leur disposition une série de services gratuits, comme la diffusion d’offres d’emploi, la présélection de candidats, le mailing ciblé par le biais de leur base de données et l’organisation de «Job Days». Les séances d’informations spécifiques relatives aux collaborations possibles avec les services régionaux de l’emploi seront également organisées sous forme de webinaires en juin et en août.
La Fondation pour l’enseignement a lancé une campagne destinée aux enseignants de seconde carrière sous forme de témoignages diffusés sur les réseaux sociaux. Cette initiative prise par la fondation cible un public plus restreint que celui de notre campagne. Mon cabinet n’en a été informé qu’après son lancement. Les contenus de cette campagne n’appartiennent donc qu’à la fondation.
Les liens du site www.enseignerplusquunmetier.be ont fait l’objet de vérifications par les services de l’administration, à qui j’ai demandé de procéder aux éventuelles mises à jour concernant plus précisément les informations relatives à la formation initiale des enseignants (FIE).
Enfin, la problématique liée à la valorisation des acquis de l’expérience (VAE) est la même pour des personnes en seconde carrière qui souhaiteraient, par la VAE, accéder directement à la deuxième année d’un cursus de la FIE, que pour des étudiants qui souhaiteraient se réorienter après avoir éventuellement suivi avec succès une ou plusieurs années d’un autre cursus. Quel que soit son chemin d’admission, par le parcours classique ou par la VAE, tout nouvel étudiant devra s’inscrire en 2023-2024 dans le nouveau cursus en quatre ans, même si, en théorie, il pourrait, au regard de son expérience professionnelle ou de son parcours académique antérieur, valoriser les 60 crédits de sa première année de bachelier. En pratique, il sera dans l’impossibilité de suivre les études, puisque la deuxième année ne sera organisée qu’à partir de 2024-2025. Une solution serait de lui permettre, par dérogation à l’article 72, § 1er, du décret du 7 février 2019 définissant la formation initiale des enseignants, de s’inscrire dans l’ancien cursus pédagogique correspondant et d’accéder directement à la deuxième année de celui-ci, qui, elle, sera organisée par des établissements habilités. Cette piste fait l’objet de discussions à l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) et je suggérerai néanmoins à ma collègue d’y apporter une attention toute particulière et je la soutiendrai au gouvernement si elle dépose ce point sur la table.
M. Di Mattia – Madame la Ministre, je vous remercie pour vos explications qui contiennent des éléments très positifs, à savoir la valorisation de cette campagne à travers les réseaux sociaux, la mise en avant de témoignages, ainsi que la facilitation du relais vers les services régionaux de l’emploi.
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