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AVANCÉES DANS LE CADRE DE LA RÉFORME DE L’ENSEIGNEMENT EN ALTERNANCE

M. Di Mattia – Les choses sont effectivement en train de bouger pour la formation en alternance. Je ne reviendrai pas en détail sur ce qui a déjà été exposé. J’ai moi aussi interrogé le ministre Borsus, ainsi que notre ministreprésident, à propos de la progression de la réforme de ce type d’enseignement, à la lumière de la note opérationnalisant les actions prioritaires qui a récemment été approuvée par le gouvernement. Il s’agit bien, à court terme, de s’organiser pour résoudre les problèmes des apprenants, des opérateurs et des entreprises impliquées.


Ainsi, le ministre-président a fourni des explications sur les travaux du comité de pilotage, composé de représentants des ministres compétents et de l’ASBL Agir pour l’enseignement, que vous avez mandatée, Madame la Ministre, pour réaliser un rapport complet sur la gouvernance et l’offre d’enseignement qualifiant. M. Jeholet a confirmé la présentation de ce rapport aux différents gouvernements et en a esquissé les conclusions, parmi lesquelles figure l’important taux de décrochage des élèves inscrits dans les centres d’éducation et de formation en alternance (CEFA).


Dès lors, Madame la Ministre, j’aimerais vous interroger sur cet échange et sur les perspectives des réformes attendues. Le plan d’actions prioritaires à court terme validé par le gouvernement prévoit-il des mesures spécifiques visant à traiter la problématique de l’absentéisme et du décrochage au sein des CEFA? Le cas échéant, comment ces actions s’articulent-elles avec le Plan global de lutte contre le décrochage scolaire dans l’enseignement obligatoire? Plus généralement, de quelle manière le rapport oriente-t-il, à l’horizon 2027-2028, l’organisation des trois dernières années de l’enseignement secondaire, après le tronc commun?


Mme Désir – Les différents gouvernements ont bien pris connaissance du rapport intitulé «État des lieux pour un renforcement transversal de l’enseignement qualifiant et de la formation professionnelle, en particulier de l’alternance». Le 9 février dernier, les quatre entités concernées se sont accordées sur une méthode et une feuille de route pour la suite des travaux. Le rapport met notamment en évidence la multiplicité des facteurs freinant le développement de l’enseignement en alternance: l’absence de consensus sur une vision partagée de ce type de formation, son positionnement structurel dans les parcours d’enseignement et de formation qualifiants ou encore l’absence de dispositif proactif d’orientation positive vers les formations en alternance. Sur cette base, l’état des lieux identifie plusieurs pistes d’action mentionnées par les acteurs consultés, tant dans le cadre actuel qu’au-delà. Il offre également une vue d’ensemble de l’offre d’enseignement qualifiant et de formation.


Ce rapport a donc surtout permis de créer un consensus et une base de travail pour entamer une réflexion prospective entre entités et au sein de chaque gouvernement autour de quatre thématiques: la vision pour l’alternance, les défis interfrancophones au-delà de l’enseignement lui-même, ainsi que les défis respectifs de l’enseignement qualifiant et de la formation professionnelle.


Pour la suite des travaux, le ministre-président et ses homologues ont été chargés de coordonner les entités et d’établir des propositions de scénario permettant d’aboutir à une ou plusieurs visions de réforme à mener dans le cadre de l’enseignement en alternance, de l’enseignement qualifiant et de la formation professionnelle dans l’espace francophone. Ces propositions de scénario comporteront, pour chacun des chantiers visés, une méthode de travail adaptée concernant le périmètre des travaux, les objectifs stratégiques, les entités fédérées impliquées, l’organisation et la gouvernance des travaux, ainsi que les modalités d’implication et de concertation des différents acteurs, dont les partenaires sociaux, dans ce travail.


L’OFFA a été l’un des nombreux acteurs consultés dans le cadre de l’élaboration de cet état des lieux, qui souligne aussi le fait que cet organisme n’a pas encore pu se positionner comme instance pilote capable de jouer un rôle moteur pour le développement de l’enseignement en alternance. Enfin, si de nouveaux profils de certification sont élaborés, c’est bien dans l’objectif de les mettre en œuvre dans l’enseignement. Certains d’entre eux peuvent l’être aussi bien dans l’enseignement ordinaire que dans l’enseignement spécialisé, ainsi que dans l’enseignement de plein exercice ou en alternance.


M. Di Mattia – Il s’agit effectivement de contours généraux, sur lesquels mes collègues et moi-même reviendrons pour obtenir plus de précisions, d’autant plus que cette matière est partagée entre différents niveaux de pouvoir.


La perte de temps remonte aux deux dernières décennies et explique qu’aujourd’hui, 80 % des 11 000 jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi sans aucun diplôme, ou sans diplôme de l’enseignement secondaire supérieur, viennent de l’enseignement qualifiant.


L’autre constat qui doit tous nous mobiliser est la pléthore d’offres. Madame la Ministre, vous annoncez des actions concrètes par rapport à certaines offres, mais des moyens conséquents doivent être débloqués pour l’encadrement, ainsi que pour la formation de ceux qui sont censés assurer un accompagnement individualisé. Les pistes sont donc nombreuses et variées. Nous y reviendrons en temps utile.


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