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ADDICTIONS AU SEIN DE L’INSTITUTION SCOLAIRE

M. Di Mattia – Une récente analyse de la Fédération des associations de parents de l’enseignement officiel (FAPEO) s’est intéressée aux addictions, notamment à l’usage problématique des drogues. Les addictions et les drogues demeurent des sujets tabous au sein de l’institution scolaire.


Alors que la santé mentale des jeunes est particulièrement fragile à la suite d’une crise sanitaire éprouvante, un forum organisé en septembre 2022 par le forum Addiction et société mettait en évidence la double peine de décrochage scolaire et social encourue par les jeunes consommateurs, exclus du système scolaire. L’association pointait en outre le contexte particulièrement moralisateur et l’approche de sanction trop souvent privilégiée par les établissements scolaires qui ne permettent pas l’ouverture d’un réel dialogue avec le jeune sur la gestion de sa consommation.


La problématique fait l’objet d’une attention particulière dans le cadre du Pacte pour un enseignement d’excellence puisqu’un budget de 450 000 euros a été débloqué pour l’organisation d’un projet pilote «Assuétudes» durant ces trois dernières années.


Madame la Ministre, partagez-vous les constats sur les assuétudes en milieu scolaire, tels qu’ils sont exposés dans l’enquête de la FAPEO? Une réflexion est-elle en cours pour questionner le modèle actuel? Comment envisage-t-on la consommation de drogues? Est-ce à la lumière de la recrudescence de la violence au sein des institutions scolaires? Est-ce que le phénomène est abordé dans le cadre des travaux relatifs à l’amélioration du climat scolaire?


À l’instar de ce qui a été mis en œuvre au travers de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS), comptez-vous compiler les bonnes pratiques instaurées pour lutter contre les addictions? Comment cet outil pourraitil être intégré à la politique de prévention des assuétudes en milieu scolaire? Le but est en effet de développer une telle politique dans le cadre du Pacte pour un enseignement d’excellence? Enfin, quand serez-vous en mesure de dresser les premières conclusions du rapport d’évaluation relatif à l’appel à projets «Assuétudes»?


Mme Désir – Monsieur le Député, je rejoins votre constat: il faut effectivement lever le tabou des assuétudes au sein des écoles. Dans l’intérêt des élèves, il faut autoriser une ouverture à la prévention, au dialogue. Il faut encourager les synergies et outiller les écoles en la matière.


Dans l'avis n° 3, le Groupe central avait identifié les assuétudes comme un enjeu auquel il convenait de donner une réponse structurelle. C’est pourquoi des moyens ont été dégagés au travers de l’appel à projets «Assuétudes». J’étudie l’hypothèse de rendre structurelles les mesures testées. C’est l’objet même du rapport d’évaluation qui doit m’être remis dans le courant du mois d’avril.


Dans l’intervalle, la Fédération Wallonie-Bruxelles doit continuer à fournir des ressources, notamment sur www.enseignement.be. Les équipes éducatives peuvent y trouver un guide pratique relatif à la prévention et à la gestion des violences en milieu scolaire. La circulaire 3362, quant à elle, reprend toutes les ressources disponibles en matière de prévention des assuétudes en milieu scolaire.


En la matière, les écoles peuvent aussi faire appel aux points d’appui implantés dans les neuf centres locaux de promotion à la santé, en Régions wallonne et bruxelloise. Ces points d’appui ont pour mission de renforcer la collaboration entre, d’une part, les établissements scolaires, les centres PMS et les services de promotion de la santé à l’école (PSE) et, d’autre part, les structures de terrain spécialisées en matière de prévention des assuétudes.


À l’avenir, quelles que soient les conclusions du rapport d’évaluation attendu, il conviendra d’établir aussi les liens avec les actions à mener dans le cadre de l’amélioration du climat scolaire, mais aussi avec d’autres politiques menées par mes collègues et par les autres niveaux de pouvoir. La Fédération WallonieBruxelles est compétente pour la PSE; les Régions sont compétentes en matière de prévention et de santé. Les centres locaux de promotion à la santé pourraient en effet être utiles pour déboucher sur un modèle de coopération inédit.


M. Di Mattia – Je vous remercie, Madame la Ministre. Le point central sera la transformation du projet-pilote en une structure plus pérenne. J’imagine que vous tiendrez compte de tous les enseignements et de toutes les observations. Je partage évidemment votre volonté de créer un réseau autour des écoles sur cette question.


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